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Un autre regard sur l’intelligence artificielle

Sisyphe, peinture du Titien – musée du Prado – commons wikimedia
À l’occasion de la sortie des livres d’Antonio Casilli et de Jean-Louis Dessalles, enseignants-chercheurs à Télécom ParisTech, nous avons invité les auteurs à un débat « Un autre regard sur l’intelligence artificielle » le 5 mars 2019 animé par Sophian Fanen, journaliste à LesJours.fr.

Autre regard IA : vue sur le débatTélécom ParisTech occupe une place prépondérante pour la formation, la recherche et l’innovation dans le domaine de l’Intelligence Artificielle. Avec une force de recherche de 50 enseignants-chercheurs et d’autant de doctorants, cinq chaires d’enseignement et recherche menées sur ce thème, des cours dédiés en formation initiale et continue, Télécom ParisTech entend relever des défis scientifiques majeurs comme le passage à l’échelle, la maîtrise de la complexité et l’« explicabilité » des algorithmes.

Si l’École, ses chercheurs et diplômés étudient toutes les potentialités de l’Intelligence Artificielle, ils demeurent vigilants sur les enjeux sociétaux qu’elle implique et peuvent aussi prendre du recul et apporter un point de vue à contre-courant des discours ambiants. Ainsi, les deux enseignants-chercheurs s’interrogent sur la véritable nature de l’intelligence artificielle, une intelligence qui se nourrit de nos clics et est finalement très humaine (Antonio Casilli) ou qui n’est pas capable de comprendre ce qu’elle manipule (Jean-Louis Dessalles). Les deux ouvrages se font écho et portent un regard résolument nouveau sur notre société numérique.

Revivez le débat sur Twitter #AutregardIA

En savoir plus sur les auteurs :

Antonio Casilli : En attendant les robots, enquête sur le travail du clic – Seuil

Antonio Casilli : En attendant les robotsCliquer, liker, partager : toutes nos liaisons numériques produisent de la donnée. Ces informations, captées et monétisées par les grandes plateformes du numérique, sont sur le point de devenir l’or noir – virtuel – du XXIe siècle.

« Chaque clic d’une part alimente un vaste marché publicitaire, de l’autre il produit de la donnée qui nourrit des intelligences artificielles. […] Ce digital labor est très faiblement voire non rémunéré mais cela reste du travail : c’est une source de valeur, tracée, mesurée, évaluée […] Et selon certaines idées reçues, les machines apprendraient toutes seules. »

Sommes-nous tous devenus les ouvriers du numérique ? Antonio Casilli, sociologue à Télécom ParisTech et spécialiste du digital labor, revient sur les dessous de cette exploitation 2.0.

Jean-Louis Dessalles : Des intelligences TRÈS artificielles – Odile Jacob

Jean-Louis Dessalles : des intelligences TRÈS artificiellesNos machines ultra-performantes… ne savent rien. Tout ce que peuvent manifester les ordinateurs dotés des techniques les plus récentes d’IA est une intelligence qui n’est pas capable de comprendre – cela relève davantage du réflexe que de la réflexion.

« Certains de nos mécanismes cognitifs, patiemment mis au point par l’évolution biologique, comme la recherche de la simplification et de la structure des phénomènes, sont encore hors de portée des machines, contraintes de s’approcher au plus près de nos modes de raisonnement sans jamais les reproduire vraiment. »

Jean-Louis Dessalles, enseignant-chercheur à Télécom ParisTech, spécialiste des origines biologiques du langage, utilise l’IA pour démonter les mécanismes de l’intelligence humaine, notamment en ce qui concerne le langage et le raisonnement.